L'interrogatoire, passage obligé ou presque d'une enquête, est en effet une étape importante. Qu'il soit appliqué au(x) suspect(s) ou au(x) témoin(s), il est vrai qu'il est toujours moins évident d'interroger en tant que Privé qu'en tant que policier, mais cela reste cependant possible si la personne est d'accord ou si elle ignore qu'il s'agit d'un interrogatoire.
Cette page est donc consacrée aux méthodes les plus efficace, en ce qui concerne l'interrogation des témoins et des suspects.
Interroger le témoin (déposition)
L'interrogatoire du témoin fait en quelque sorte partie du relevé des indices; pour l'enquêteur qui a la chance d'avoir un témoin cette étape est extrêmement importante. Il est donc essentiel de ne pas gâcher cette occasion d'avoir des informations avec une méthode inadaptée.
D'abord, il est d'une importance capitale de ne pas insinuer des réponses dans ses questions, car le témoin aura toujours tendance à approuver (volontairement ou non) celui qui l'interroge, se fabriquant ainsi de faux souvenirs qu'il ne distinguera même plus des vrais. Des études ont prouvés qu'il était très facile de modifier ainsi la mémoire. En pratique il ne faut pas poser de questions " orientées "; c'est-à-dire des questions restreintes comme: " la voiture était rouge n'est pas ? ", il faut plutôt poser des questions totalement ouvertes comme: " de quelle couleur était la voiture ? ". De plus, il ne faut pas non plus insinuer la réponse dans la formulation de la question, par exemple " à quelle vitesse se sont fracassées les deux voitures ? ", " fracassé " est un mot trop fort qui insinu immédiatement l'idée de vitesse et induit en erreur, il faut dire " à quelle vitesse les deux voitures se sont elles rentrées l'une dans l'autre ? ".
Ces détails sur la forme, précisés, nous parlerons alors de la méthode d'interrogatoire proprement dite. La manière la plus efficace d'interroger un témoin semble être " l'entretien cognitif ", une toute nouvelle méthode élaborée par des psychologues américains: d'après les tests, elle apporterait 41 % d'informations correctes de plus qu'un entretien classique. L'idée est de mettre le témoin en condition pour faire ressurgir, entre autre, des souvenirs que la personne elle-même ignorait avoir enregistrés; cela se déroule en quatre étapes:
Interroger le suspect
Pour interroger un suspect, lui demander de commencer par la fin peut également être utile, mais pour d'autre raisons: raconter un mensonge à l'envers est en effet bien plus difficile. Il faut demander au suspect de raconter son emploi du temps à l'envers après l'avoir entendu le faire à l'endroit pour voir si des incohérences et des hésitations apparaissent par rapport à la première fois.
Quand on a prépare un faux alibi, on le prévoie dans un ordre chronologique, et on l'apprend "par cœur" dans cet ordre, ce n'est qu'une histoire et pas du vécu. Essayez donc de réciter une poésie à l'envers paragraphe par paragraphe, même si vous la connaissez à la perfection à l'endroit, une fois inversée ce sera beaucoup plus difficile. Dans un sens les mots s'enchainent presque logiquement, ils "coulent" quasiment tout seul, mais dans l'autre sens, on perd la logique des mots. Or la réalité d'un vrai souvenir n'a pas de logique des mots, un souvenir est fait de sensations et d'images, les mots n'ont pas été prévu a l'avance, ils peuvent s'adapter. A l'endroit ou a l'envers un souvenir peut être raconté sans trop de difficulté, pour un mensonge, c'est plus dur.
Toujours dans la même logique, si une histoire à été inventée, le menteur s'est appuyé sur des mots pour le faire et pas sur des sensations comme dans un vrai souvenir, donc, logiquement ces mêmes mots auront tendances à revenir tout le temps. Pour repérer cela, il faut demander au suspect de raconter plusieurs fois son alibi et voir si les mêmes tournures de phrase reviennent, si c'est le cas il y a de fortes chances que le personnes mente. Quand on raconte plusieurs fois le même souvenir sans mentir, les mots changent, mais l'histoire reste la même.
Il faut également souligner qu'on répond plus rapidement à une question lorsqu'on a préparé un mensonge pour y répondre, parcequ'on a déjà prévu quoi dire et comment le formuler. Une réponse trop rapide est un signe de mensonge.
Pour détecter les mensonges le langage du corps est également important, nous ne nous étendrons pas ici sur cela, mais il est à noter qu'une personne qui répond la vérité à une question à tendance à détourner son regard pour se concentrer et chercher dans ses souvenir; alors qu'un regard directe signifie que la personne sais déjà quoi répondre, c'est donc un signe probable de mensonge.
Voilà pour la première partie, c'est à dire la détection du mensonge, nous en venons alors à la seconde, plus importante: la découverte de la vérité. Même si il sais que son mensonge est découvert, un coupable à plutôt tendance à pas vouloir parler malgré tout. D'où l'utilité de méthode pour lui faire dire la vérité.
Excepté la traditionnelle intimidation aux résultats fluctuants et même parfois douteux (on a vu des innocents avouer sous la pression), il existe des moyens plus subtiles. Comme par exemple commencer à poser aux suspect des questions "sensibles" sur sa vie, des questions sans rapport à l'enquête, mais qui énervent: problèmes financier, problèmes conjugaux... Suite à cela, si l'on pose une question directe en rapport à l'enquête, le coupable y répondra beaucoup plus facilement.
Numa77@live.fr